Notre travail vise à débloquer des situations de crispation ou de blocage : il s’agit d’enquêter ensemble et de mettre à jour les dynamiques qui meuvent le groupe. Notre approche est psychosociologique en ceci qu’elle s’intéresse aux individus en tant que composants d’un collectif qui a statut d’institution.  L’objet de notre enquête sera   par conséquent l’institution et les forces qui la sous-tendent. Autrement dit, c’est une approche systémique. 

        Notre posture est celle d’un tiers : nous sommes les intervenantes sur lesquelles l’assemblée va pouvoir s’adosser et nous ne possédons pas le savoir puisque nous ne connaissons pas la situation. Mais nous ne sommes donc pas « neutres », car nous sommes également partie prenante de l’assemblée qui aura été constituée. Les dérangements ou autres changements causés par notre présence seront de précieux outils d’analyse. 

Notre tâche est terminée lorsque le groupe s’engage sur la voie d’une refondation de ses dynamiques.

Nous intervenons à deux ou trois, en France métropolitaine, Suisse, Belgique, Luxembourg, et dans les autres pays limitrophes si le groupe est tout ou partiellement francophone.

Dans quel contexte faire appel à une intervention ?

Sortir d’une crise/d’un conflit

La plupart du temps, les groupes font appel à la socianalyse pour sortir d’une crise qu’ils peinent à dépasser, ou d’un conflit trop brûlant qui nécessite la présence de personnes tierces pour être mis en parole.

Transformer ses modes d’organisation

Que ce soit une nécessité afin de dépasser ladite crise ou une envie manifestée par le groupe, la socianalyse peut être un appui solide pour mettre à plat ses modes d’organisation – qui bien souvent sont informels et non conscients – afin de les modifier, par exemple à l’occasion de l’arrivée ou du départ de membres du collectif.

Se projeter ensemble sur des bases plus solides

Enquêter sur les forces et les dynamiques qui animent le groupe, les mettre au jour, les partager – ce que propose la socianalyse – se révèlent être des actions propices à bâtir un avenir commun plus éclairé.

Construire une histoire commune

La socianalyse est un dispositif de parole qui va permettre d’exposer tous les points de vue, si divergents soient-ils. L’expérience de ce processus d’enquête facilite grandement la construction d’une histoire commune dans un groupe. Attention, commune ne signifie pas univoque, ou unanime, elle peut être parsemée de conflits, mais qui peuvent alors s’y inscrire en tant que tels.

Retrouver du désir de faire ensemble

Il arrive que dans la vie d’un groupe l’envie de faire ensemble paraisse s’épuiser et que l’on souhaite la revivifier, tout en cherchant à comprendre pourquoi cette envie n’est plus là. La socianalyse, en tant qu’analyse des forces qui meuvent un collectif, peut servir d’appui pour comprendre une situation de « coup de mou », pour la dépasser ou pour permettre à un groupe de mettre fin à son objet commun sans drama.

Finir « proprement » une histoire collective

Se séparer sans avoir construit une histoire commune, sans avoir compris collectivement les motifs de la séparation, sans parfois pouvoir se parler, se révèle être une expérience très difficile à assumer individuellement. Toutes les fins d’histoires collectives ne sont pas dramatiques, il est possible de faire autrement, à condition de ne pas économiser un temps dédié.

Le déroulé d’une intervention socianalytique

AVANT 

Avant une possible intervention, il est nécessaire d’organiser une rencontre (qui peut se faire en visioconférence si besoin) avec une ou deux personnes de votre organisation. Nous déciderons ensemble quel type d’intervention correspond à votre demande, et conviendrons des nécessités logistiques de celle-ci : dates, lieu, composition de l’assemblée.

De notre côté, nous aurons monté une équipe de deux ou trois personnes, qui ne seront pas nécessairement toutes membres de La Noue, en fonction de votre situation.

De votre côté, il s’agira de regrouper un maximum de personnes ayant du savoir et /ou du pouvoir sur votre situation, pour une durée maximale de cinq jours consécutifs. Nous savons que c’est là le plus difficile, et il est possible exceptionnellement d’aménager cette temporalité, bien que nous ne le conseillions pas. 

Le coût de notre intervention est par principe discuté et décidé pendant l’intervention au sein de l’assemblée. Cela nous permet d’avoir toutes et tous ensemble une analyse de votre situation économique, de comprendre qui est informé et qui a le pouvoir de décision. Toutefois, il peut arriver qu’une telle configuration soit impossible, notamment dans certaines institutions publiques. Nous en discuterons ensemble le cas échéant.

PENDANT

les interventions n’ont pas de programme prédéfini car nous défendons le fait que l’imprévisible du vécu prévaut sur le prévu.Cependant, nous respectons certaines constantes :

Nous débutons par une analyse de la commande, en relatant la manière dont elle nous est parvenue.

Nous faisons ensuite un tour des demandes de chaque membre de l’assemblée, ce qui constitue une liste de « points chauds » à traiter. Ce sont ces points qui sont l’objet de notre enquête collective : comment sont-ils advenus, quels sont les différents avis sur ces points-là, que disent-ils du groupe, de son fonctionnement, des dynamiques qui le traversent, des forces plus ou moins visibles qui le meuvent ? La parole de chaque membre de l’assemblée est écoutée.

Chaque matin, notre équipe vous propose une synthèse de ce que nous avons compris de votre situation, en tant que tiers. Notre analyse permet de continuer le travail d’enquête, et d’aider l’assemblée à creuser ses points chauds et à examiner ses dysfonctionnements. Notre rôle de tiers et de « miroir » est ici mis à profit.

Nous faisons également chaque matin un tour de parole, afin que tout le monde puisse parler de son état émotionnel ou faire part de ses réflexions, s’il le souhaite, et amener de nouveaux points à traiter le cas échéant.

Nous nous rendons disponibles entre les moments de plénière si l’un d’entre vous éprouve le besoin de nous parler de quelque chose d’indicible en assemblée.

Une fois la liste des points chauds épuisée, nous prendrons le temps d’imaginer ensemble la mise en place concrète des changements jugés nécessaires : quoi, dans quels délais, sous quelles conditions, comment, avec qui, etc. ? Un accompagnement est-il nécessaire au groupe pour accomplir ces transformations ?

A la fin de l’intervention, nous prenons le soin ensemble de vérifier que les demandes de chacun ont été prises en compte collectivement.

APRÈS

Un accompagnement peut être envisagé au long cours, si l’assemblée l’a jugé nécessaire, avec des membres de l’équipe d’intervention ou d’autres professionnels. Et bien sûr, des nouvelles de la mise en place des changements dans le groupe peuvent nous être envoyées !

Pour l’organisation commanditaire, il s’agit de mettre en place concrètement les décisions actées durant l’intervention.

Au sein de l’équipe de la Noue, il s’agit d’organiser tout d’abord un débriefing de l’intervention. Puis au sein du réseau de socianalyse, une intervision entre collègues et/ou une supervision (anonymisées) et la rédaction d’une monographie de notre intervention. Nous organisons également des temps d’analyse de la pratique au sein de La Noue ou plus largement.